Que sont les Yamas du yoga et comment les intégrer dans nos vies pour mieux vivre avec les autres mais aussi et avant tout avec nous-même ?
Les Yamas, la première branche du yoga
Les Yamas correspondent à la première des 8 branches du yoga décrites par Patanjali dans le célèbre texte de référence du yoga « Les sutras de Patanjali ». Dans ce recueil fait de 195 sutras ou petits versets, Patanjali décrit le fonctionnement du mental, comment appréhender le yoga et l’intégrer dans nos vies. Les 8 branches du yoga qui y sont décrites sont les différents aspects du yoga, que l’on peut soit suivre de façon linéaire, soit en parallèle. La première branche correspond aux Yamas, qui sont des principes éthiques, une forme de code social, pour vivre en paix avec les autres, mais aussi avec nous-même…Ils sont au nombre de 5, et je me propose de vous en donner une vision intégrée à nos vies au-delà de notre pratique du yoga.
Ahimsa, ne pas nuire
Ahimsa c’est l’invitation à la non-violence. Ne pas nuire, ne pas faire mal aux autres, ne pas se faire mal. Ce Yama est le tout premier car il est à la base de tout.
Il est d’ailleurs à la base même de la naturopathie aussi : « Primum, non nocere », premièrement ne pas nuire, qui est l’engagement du naturopathe envers son client.
La violence est inhérente à l’être humain, il n’est donc pas question de se culpabiliser de la ressentir parfois. C’est normal. Le Yoga nous invite ici à chercher à réduire cette tendance, que ce soit en actions, mais aussi en paroles, en émotion ou en pensées. On tâchera du mieux possible de ne pas blesser les autres, que ce soit physiquement ou par nos paroles, de ne pas critiquer, juger…
Au-delà de la non-violence envers les autres, Ahimsa nous invite également à être doux avec nous-même, à ne pas se faire mal, ne pas aller au-delà de ce qui est possible pour notre corps, à nous parler gentiment et pas avec violence. Au yoga comme dans les pratiques de bien-être, on peut avoir tendance à se blesser ou se faire plus de mal que de bien en étant impatient et dans la recherche de résultat, sans s’écouter, en voulant aller trop vite, en voulant faire trop parfaitement. Au contraire ahimsa nous invite à user de compassion avec nous-même, comme on le ferait avec nos enfants.
Ahimsa, c’est apprendre à s’aimer, à aimer les autres, et à ouvrir notre cœur à la compassion et à la bienveillance. Accepter les évènements et les autres avec un cœur ouvert et aimant.
Question à se poser : Est-ce que cette action que j’entreprends, ces paroles que je dis, peuvent créer une nuisance à quelqu’un ? Est-ce que mes pensées sont nuisibles pour quelqu’un ou pour moi-même ? Est-ce que je suis en train de me faire mal dans cette pratique ?
Sur le tapis : Ne pas viser la perfection, ne pas aller au-delà des possibilités de son corps au risque de se blesser.
Bénéfices à la clé : une grande stabilité dans vos relations, un état d’équilibre et d’harmonie avec les autres et avec nous-même.
Satya, ne pas mentir
Satya, c’est une invitation à être honnête et sincère. Ne pas se cacher derrière le déni, accepter les choses telles qu’elles sont.
En naturopathie, pouvoir être sincère envers soi-même et envers votre praticien est une des clés. En effet, vous et seulement vous pouvez savoir ce qui se passe en vous. C’est en faisant preuve de sincérité que votre naturopathe sera à même de vous aider au mieux.
L’être humain préfère parfois se cacher derrière un petit mensonge pour se sortir d’une situation, ou pour éviter des conflits. Mais un mensonge en implique généralement un autre, complique nos vies et encombre notre esprit. La vérité, même si elle est parfois dure à dire que ce soit aux autres ou à nous-même, nous libère par rapport aux autres et à notre passé.
Satya, c’est être vrai et authentique, se connaître et s’accepter, se montrer tel que l’on est pour être alignée et se sentir libre.
Question à se poser : Quelle est ma part de responsabilité dans cette situation en toute sincérité ? Est-ce que je me suis montré telle que je suis ?
Sur le tapis : est-ce que je tiens bien compte de mes possibilités ? Est-ce que je travaille suffisamment ? Est-ce que je suis sincère avec moi-même ?
Bénéfices à la clé : une estime de soi reconstruite, un sentiment d’unité avec nous-même.
Asteya, ne pas convoiter
Asteya, c’est une invitation cultiver la gratitude, à ne pas s’approprier ce qui n’est pas à nous. Ne pas voler le temps des autres. Ne pas demander plus à quelqu’un que ce qu’il est capable de nous offrir. Ne pas prendre le temps, les ressources, l’énergie des autres…
L’être humain a naturellement un besoin de posséder son territoire, c’est lié à notre instinct de reproduction. Le risque c’est que ce besoin s’amplifie et provoque un sentiment de manque, de ne jamais être satisfait, d’en vouloir toujours plus. Il fait souvent face à un sentiment de ne pas être assez, de ne pas être complet. Le yoga nous invite à lutter contre ce besoin de posséder toujours plus et d’être ce que l’on n’est pas.
L’envie, la jalousie est un sentiment humain tout à fait normal qui exprime un besoin, qui renvoie à un manque dans sa propre vie. On peut l’écouter pour comprendre quel est ce besoin et comment on peut le combler dans sa propre vie. Pour en savoir plus à ce sujet, je vous invite à écouter le podcast « Change ma vie, épisode n°12, La jalousie »
En naturopathie, Asteya peut s’exprimer par le fait d’accepter qui l’on est avec son tempérament, ses forces et ses faiblesses tant physiques que mentale et mettre en place l’hygiène de vie qui nous correspond, sans convoiter la façon dont les autres peuvent vivre.
Asteya, c’est s’accepter tel que l’on est, profiter de ce que l’on a, respecter les autres.
Question à se poser : Est-ce que je suis bien moi-même ? Avec mes qualités et mes défauts ? Est-ce que je n’en rajoute pas pour faire comme les autres ? Quels sont mes justes besoins ? Quelle est cette émotion que je pense ressentir si j’avais ce que je veux et comment je peux la ressentir dès aujourd’hui ?
Sur le tapis : Est-ce que je n’en rajoute pas ? Est-ce que je suis bien avec moi-même à mon niveau ? Est-ce que je n’essaye pas de faire mieux que les autres ?
Bénéfices à la clé : un sentiment de grande richesse intérieure, d’avoir l’essentiel et tout le reste en cadeau.
Brahmacarya, ne pas aller dans les extrêmes
Brahmacarya nous invite à cultiver la modération, à utiliser notre énergie de façon appropriée. Ne pas tomber dans les extrêmes du perfectionnisme, dans les extrêmes alimentaires, ne pas laisser notre énergie s’éparpiller.
En tant qu’être humains, nous avons souvent ce désir de tout l’un ou tout l’autre. Mais rien n’est noir ou blanc, et tout est relatif. Le yoga nous invite à cultiver la modération et à chercher l’équilibre entre l’envie d’évolution et d’amélioration sans se laisser emporter à un extrémisme qui serait nocif. Cela fonctionne pour le désir de perfection, notre alimentation, la façon d’utiliser notre énergie.
C’est une notion fondamentale en naturopathie. En effet, la naturopathie peut engendre des dérives du comportement alimentaire et pousser à l’orthorexie les personnes qui sont déjà sujettes à ce genre de troubles. Il est donc important d’être attentif à cela également.
Brahmacarya, c’est toujours faire son mieux mais être attentif à ne pas se laisser emporter.
Question à se poser : Est-ce que je suis en accord avec la façon dont j’ai dépensé mon énergie aujourd’hui ? Est-ce que je suis dans une recherche extrême de perfection ?
Sur le tapis : Est-ce que je pratique du mieux possible en respectant l’utilisation de mon énergie ?
Bénéfices à la clé : un sentiment d’équilibre et d’emploi juste de notre énergie.
Aparigraha, ne pas s’accrocher
Aparigraha, c’est une invitation à lâcher prise. Ne pas s’accrocher à ce que l’on possède, à ce que l’on a expérimenté par le passé…Ne pas s’encombrer inutilement, ne pas laisser notre énergie dans le passé. Nous pouvons tourner la page, pardonner.
S’accrocher, vouloir tout contrôler est un fonctionnement normal de notre cerveau. Face à une situation que le cerveau juge difficile, il a peur, se sent en danger, et sa façon de se rassurer et de vouloir contrôler la situation, en s’accrochant à ce qu’il connait. Pour en savoir plus à ce sujet, je vous invite à écouter le podcast « Change ma vie, épisode n°105, 106 et 107 le lâcher prise en 3 leçons »
Le Yoga nous invite à venir nourrir notre sentiment de sécurité pour relâcher la peur.
En naturopathie, la notion de lâcher prise est également fondamentale. Notamment au niveau des émotions ancrées dans le corps qui peuvent bloquer le processus de guérison.
Aparigraha c’est pouvoir accueillir la nouveauté, être capable de s’adapter. Approcher nos expériences qui se répètent avec un regard neuf pour les appréhender comme une nouvelle opportunité.
Question à se poser : Est-ce que mon regard est neuf ? Est-ce que j’accepte la personne en face de moi avec ses changements ? Ai-je des remords sur une situation passée ? Une vieille situation qui me hante ?
Sur le tapis : est-ce que j’accepte d’être différent ? Est-ce que j’essaye de refaire ce que je faisais hier ?
Bénéfices à la clé : se dégager de peurs qui nous bloquent et nous empêchent d’évoluer. Vivre les situations et les relations avec un regard neuf, non entachées par nos expériences passées.
Vous l’aurez compris, appliquer les Yamas n’est pas une mince affaire et c’est un « travail » quotidien. Au studio, on les travaille sur le tapis, avec des pratiques en lien avec chaque Yama, mais pour les intégrer à notre vie, je vous invite à vous donner un Yama par semaine sur lequel vous allez porter votre attention en particulier, et à faire un petit point chaque soir, pour vous demander dans quelle mesure vous l’avez appliqué. Petit à petit, certains reflexes apparaitront alors dans votre quotidien, et vous verrez vos relations aux autres et votre relation à vous-même s’améliorer grandement, avec une sensation d’harmonie et de paix, gage de votre bien-être.
Vous souhaitez réduire votre stress, rééquilibrer votre alimentation, pratiquer le yoga, ou être accompagné au naturel pour des troubles ou des déséquilibres? Je peux vous accompagner avec le yoga et des conseils en naturopathie, au Laboratoire du Prana sur L’Union ou à distance, par téléphone / Skype / zoom.
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