Et bien ça dépend…Le débat des produits laitiers et un des plus épineux débats au niveau de la nutrition. Si vous avez grandit comme moi dans les années 80-90, vous avez à coups sûr entendu toute votre vie qu’il faut consommer 3 produits laitiers par jour pour avoir de bons apports en calcium et des os solides ! En naturopathie, au contraire on a tendance à diaboliser les produits laitiers. Balayons ensemble les arguments des uns et des autres.
Pourquoi la naturopathie recommande l’arrêt des produits laitiers ?
Producteurs de colles
Le premier élément à considérer, qui est valable pour tous, est le fait que les produits laitiers sont de grands producteurs de déchets de type colloïdaux, autrement appelé colles.
En naturopathie on distingue 2 types de déchets. D’une part, les déchets cristalloïdaux qui sont évacués par les reins, la peau (sueur) et les poumons. D’autre part, les déchets colloïdaux, qui sont éliminés par le foie et les intestins, les poumons et la peau. Ces déchets colloïdaux sont comme des colles qui sont non solubles dans l’eau qui viennent surcharger notre foie, nos intestins et nos poumons (mucus), mais aussi notre peau (sébum).
Ceci est dû à la caséine, la protéine du lait. N’étant pas reconnue par le corps, elle déclenche une réaction immunitaire et la production de mucus. De plus, la caséine en présence d’eau forme une colle très puissante utilisée en menuiserie. Elle vient donc se déposer sur la muqueuse intestinale et limiter l’assimilation des micro-nutriments.
L’intolérance au lactose
Le lactose et le sucre présent dans le lait. Pour être bien digéré, le lactose nécessite la présence d’une enzyme la lactase. Hors, si elle est présente à son taux maximal chez le nouveau-né, elle diminue naturellement avec l’âge après le sevrage chez la majorité des adultes. Cette déficience en lactase est tout à fait naturelle et concerne les deux tiers de la population mondiale. Le lactose arrive donc intact dans notre intestin, et ce sont les bactéries de notre microbiote qui se chargent de les dégrader, et cette dégradation entraîne la production de gaz, provoquant maux de ventre, ballonnements et diarrhées.
Plus les produits laitiers sont affinés, moins ils contiennent de lactose. L’intolérance au lactose va donc davantage se manifester avec le lait et les yaourts, mais beaucoup moins voire pas du tout pour le fromage et le beurre.
Les hormones de croissances, les antibiotiques, les oestrogènes
Ici c’est surtout un problème de qualité. En voulant augmenter la capacité de production de lait de nos vaches, la qualité du lait et des produits laitiers s’est énormément détériorée.
L’hormone de croissance a permis de passer d’une production de lait pour un vache de 14L à 40L par jour, avec un besoin de suralimenter ces vaches à l’aide de farine de maïs, de soja et de blé génétiquement modifiées. Des vaches fragilisées, sujettes aux infections, nécessitant l’injection de quantité d’antibiotiques…
Tout ceci n’est pas sans effet sur la qualité du lait obtenu.
Les vaches ayant reçu de l’hormone de croissance donnent un lait qui possède des niveaux plus élevés de facteur de croissance IGF-1 et d’insuline. Ce facteur de croissance est absorbé par nos intestins. Or, des niveaux accrus d’IGF augmente la croissance des cellules cancéreuses existantes, le vieillissement et le diabète chez les humains.
Les taux d’antibiotiques dans le lait sont aujourd’hui 100 fois plus élevés qu’il y a 25 ans.
La pasteurisation, dont le but est de tuer les bactéries et germes pathogènes, tue également les bonnes bactéries probiotiques. Elle modifie également les enzymes, les protéines, les graisses et le sucre dans le lait et crée un lait beaucoup moins sain.
Produits laitiers et calcium, le grand débat
Comme nous l’avons vu en introduction, vous avez probablement en tête les slogans « 3 produits laitiers par jour », et « les produits laitiers nos amis pour la vie » ! La croyance qu’on ne peut trouver le calcium que dans les produits laitiers est très ancrée dans nos esprits.
Cependant, le calcium contenu dans les produits laitiers n’est pas hautement assimilable. Seul 30 à 40% est absorbé par le corps humain, le reste étant éliminé par les selles. Contrairement aux calcium contenu dans les légumes verts qui est absorbable de 50 à 70%.
Au niveau des apports recommandés, ils sont très différents selon les pays et les habitudes alimentaires! 500 à 1200 mg par jour en France contre 520 mg par jour pour l’OMS. En effet, un excès de calcium nécessite l’élimination par les reins et un risque accru de calculs rénaux et de calcification vasculaires. Si toutefois vous avez un régime riche en sels et en protéines animales, qui va acidifier l’organisme et entraîner des fuites de Calcium, les besoins sont augmentés. Mais dans ce cas, il est plus judicieux d’adopter un régime moins acidifiant !
En effet, n’est-il pas contradictoire de recommander la consommation de calcium par les produits laitiers qui sont certes riches en calcium mais aussi très acidifiants? L’acidité des tissus entraînant elle-même une fuite du calcium des os (pour tamponner cette acidité) entrainant une perte de la masse osseuse.
En effet il existe d’autres sources de calcium, comme les légumes verts (brocolis, épinard, chou kale,…), les épices et aromates (thym), les petits poissons gras, les légumineuses et les oléagineux (à consommer trempées pour enlever les anti-nutriments), les algues, les œufs à la coque.
Enfin, pour une fixation optimale du calcium, il est important d’avoir des apports suffisants en vit D. La vitamine D est le principal facteur favorisant l’absorption du calcium. La vitamine D est fabriquée par l’organisme durant l’exposition au soleil d’avril à octobre. Il est donc conseillé de prendre de se supplémenter en vitamine D de novembre à mars, voire même toute l’année pour les personnes qui s’exposent peu au soleil ou qui vivent dans des régions peu ensoleillées.
Quels produits laitiers privilégier ?
Il n’est pas question consommer des litres de lait quotidien, et des produits laitiers à chaque repas (n’oubliez pas les colles). Mais un produit laitier d’excellente qualité de temps en temps ne vous fera pas de mal, et peut même être bénéfique. Le lait cru provenant d’animaux nourris à l’herbe est riche en calcium biodisponible, vitamines A, B, D et K, en magnésium, potassium, et sélénium.
Le beurre au lait cru
Le beurre au lait cru est riche en vitamine A & D, deux vitamines clés pour notre santé. La vitamine D aide à la fixation du Calcium, et vit D et A sont essentielles à la santé de notre thyroïde et donc de notre métabolisme. Il contient seulement de petites quantités de caséine et de lactose, et est souvent bien toléré par les personnes qui digèrent mal les produits laitiers. Il est recommandé de le consommer cru pour en retirer tous les bénéfices et éviter les effets délétères.
Le fromage frais de chèvre ou de brebis
Ils sont plus susceptibles d’avoir été nourris à l’herbe et sont plus petits leur lait en est plus digeste.
Les fromages à pâte dure
Du fait de l’affinage ils contiennent très peu de lactose et de caséine. Ils sont riches en vitamine A et présentent un bon ratio calcium/phosphore, essentiel à la santé thyroïdienne et à la minéralisation osseuse.
Attention toutefois à leur potentiel acidifiant, à consommer avec modération. En cas d’intolérance à l’histamine, ils sont à éviter.
Du lait cru issu de vache nourris à l’herbe
Si vous ne présentez pas d’intolérance au lactose, le lait cru, s’il est issu de vache nourries à l’herbe peut être intéressant.
Encore une fois, comme vous le voyez, il est bon d’éviter les extrêmes. Tout est question de quantité, de qualité, et d’individualité. Evidemment si vous êtes intolérant au lactose vous allez éviter le lait. Mais vous pourrez manger un peu de fromage affiné de qualité. Si par contre vous avez une intolérante à l’histamine, il faudra éviter ou limiter les fromages affinés. Si vous n’avez pas de problèmes digestifs mais que vous avez de nombreux troubles ORL ça vaut le coup de réduire au maximum les produits laitiers qui augmente la production de mucus. Si vous n’avez aucune intolérance, aucun problèmes ORL et que vous digérez bien le lait, chercher du lait cru de qualité et régalez-vous!
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