Le repos est un des piliers de la naturopathie. Il est essentiel à la pleine santé, tout autant que l’activité physique, l’alimentation, l’élimination, et bien vivre ses émotions. C’est un moyen de recharger nos batteries, d’équilibrer notre quotidien au rythme effréné, d’apaiser notre système nerveux.
Peut-on choisir et apprendre à ralentir, à faire moins, à être plus ?
Pour écouter l’épisode de podcast, c’est par ici :
Résister à se reposer dans notre société hyperproductive
Nous vivons dans une société qui met uniquement en avant la productivité. Nous sommes obsédés par le besoin de faire et une personne qui prend un peu de temps de repos est facilement qualifiée de paresseuse.
Lizzie Lasater, la fille de Judith Hanson Lasater qui a développé en occident la pratique du yoga restauratif a récemment demandé à sa communauté de répondre à la question « je résiste à me reposer car… ». Les réponses sont incroyables et j’avais envie de vous les partager :
« Je résiste au repos…
… parce que mon esprit me dit de continuer et de me reposer plus tard. »
… à cause de ma culpabilité. Culpabilité de me reposer alors qu’il y a d’autres choses à faire. Culpabilité d’être paresseuse. »
…parce que j’ai toujours l’impression qu’il y a encore quelque chose à cocher sur ma to do list… »
…parce que ce que je ressens quand je me repose n’est pas toujours confortable. »
…parce que mon corps bourdonne à l’intérieur comme une abeille travailleuse. »
…parce qu’il y a toujours un million d’autres tâches à accomplir, je me rappelle sans cesse que tout n’est jamais terminé ! »
…à cause de ce sentiment persistant de culpabilité qu’il y a autre chose à faire. »
…car je ne pense pas le mériter. »
…Parce que je suis trop occupé…que mon esprit ne se reposera pas… »
…car j’ai peur de tomber si profondément dans l’épuisement que je ne pourrai plus jamais me relever »
….parce que je vais devoir ressentir tout ce que je ne ressens pas quand je suis en mouvement. Une façon de résister à la vérité. »
…car je ne trouve pas le temps dans ma vie trop remplie »
…parce que je remets en question ma perception de ma fatigue. »
… car Je pense que je dois « tout terminer » avant de « mériter » de me reposer. »
…parce que je trouve ça inutile. »
…parce j’ai envie de faire tellement de choses, je me dis que je dormirai quand je serai vieille! »
Si tu es comme moi, je suis sûre que certaines de ces réponses te parlent ! Elles mettent vraiment en avant ce que notre société a imprimé dans nos cerveaux. Ai-je le droit de me reposer si je n’ai pas fait ce que j’ai à faire avant ? « Faire » est devenu notre priorité au fil des années. Se reposer est devenu à nos yeux inutile, ou un signe de paresse et engendre de la culpabilité.
Nous avons besoin de désapprendre ces conditionnements. A ce sujet, j’ai envie de lire le livre « Laziness Does Not Exist » de Devon Price Ph.D dont l’hypothèse est que la paresse est une création de notre système capitaliste.
J’ai le droit de faire une pause. Je suis autorisée à me sentir spacieuse et détendue.
Judith Hanson Lasater a une phrase qui est assez percutante : « Je sais que tu peux faire plus, mais peux-tu faire moins ?
L’intention de se reposer
On comprend donc pourquoi il est si difficile d’incorporer dans nos journées des moments de pauses (des vraies pauses corps + système nerveux, les réseaux sociaux et les séries n’en sont pas vraiment !).
Alors une des premières choses qu’on peut faire c’est de cultiver l’intention de se reposer. D’emmener notre attention vers cette intention de prendre un peu de temps pour se reposer.
L’intention d’intégrer ces temps de repos à notre agenda bien chargé. Que ça ne soit plus simplement un cadeau qu’on se fait de temps en temps, mais quelque chose de régulier, comme se brosser les dents ou vérifier ses emails.
Cela ne veut pas dire arriver à le faire tout de suite et parfaitement. Mais déjà commencer à avoir l’intention de mettre notre attention sur le repos pendant quelques minutes.
Multi-passion et hyperactivé, le piège du toujours plus
La technologie qui était censée nous faciliter la vie au quotidien, nous permet surtout d’en faire toujours plus, d’aller toujours plus vite, d’avoir accès à tout, tout de suite, nous laissant l’illusion qu’on peut toujours en faire plus, tout voir, tout savoir, tout explorer.
Si tu es comme moi multi passionnée (comme beaucoup d’hypersensible), tu peux toujours être tenté.e d’apprendre, de lire, quelque chose de nouveau, et en soit c’est important de satisfaire ce besoin d’apprentissage, de « nourrir » notre cerveau. Mais le piège est de tomber dans le « trop » (et en tant qu’hypersensible c’est un peu notre truc le « trop » justement :D). Dans la surinformation, dans la surstimulation, puis dans l’hyperactivité. Le fonctionnement neuro-sensoriel des hypersensibles engendre naturellement une surstimulation permanente, que nous nourrissons aussi par nos choix.
Je me retrouve particulièrement dans ce dernier point. Ma soif d’apprentissage et de découverte m’a souvent joué des tours. Ce qui au départ me fait plaisir, une nouvelle formation, un nouveau projet (professionnel comme familial ou personnel) m’entraîne dans des journées à rallonge où il n’y a plus aucune place pour le « rien ». Et le repos se trouve dans ce « rien ». Dans le vrai « rien ». C’est quelque chose que j’essaye de cultiver depuis 2 ans : un peu de rien chaque jour. Du silence. Ce n’est pas une mince affaire ! La pratique du yoga restauratif et du yoga nidra a été une vraie révélation pour moi à ce niveau-là. On y apprend justement à cultiver : rien à faire, nulle part où aller, rien à produire.
Changer notre rapport au temps
Notre façon de voir le temps détermine en grande partie notre façon de vivre notre vie et de voir les choses.
Accepter plus de « rien » dans nos journées, c’est aussi modifier notre rapport au temps. Arrêter la course folle de la Vie. Après tout, on peut se demander après nous courrons…
Notre rapport au monde, s’est transformé en rapport au temps avec l’évolution de la technologie. La vitesse et l’accélération de notre monde, modes de transports toujours plus rapide, communication instantanée, achats en un clic, outils ménagers qui font tout, tout seul, ont radicalement changé notre rapport au temps.
Mais la question est : que faisons nous de tout ce temps gagné ? Très peu de « rien » ou de repos en général…On optimise notre temps pour pouvoir faire toujours plus de choses,…C’est ce que j’ai fait il y a 4 ans environ, je cherchais par tous les moyens à optimiser mon temps pour pouvoir faire plus de choses qui me faisait plaisir. En cause, ma fille qui était petite et j’avais l’impression de ne plus avoir de temps pour autre chose qu’elle et le travail. Ce qui pouvait paraître légitime à l’époque. Le problème c’est que ce genre d’habitude persiste. Hors maintenant elle a 6 ans et j’ai plus de temps pour faire ce qu’il me plait parce qu’elle me demande moins de temps. Il faut donc que j’apprenne à nouveau mais dans l’autre sens à profiter de ce temps libre pour faire moins au lieu de vouloir faire toujours plus.
Notre obsession de la vitesse a fini par envahir toute notre vie, nous faisant oublier combien l’expérience du temps peut être riche. Prendre le temps de vivre qu’est-ce que ça fait ? Dans mon corps et dans ma tête ? L’expérience du confinement en 2020 nous a permis de réviser notre rapport au temps. Comme une période de temps « suspendu ».
Une autre notion importante à retenir est que certaines choses prennent du temps. On a besoin de temps pour pardonner, pour guérir, pour apprendre, pour se libérer de certains traumatismes…Vouloir aller plus vite que le temps qui nous est nécessaire est peine perdue et nous épuise encore plus.
Derrière cette peur de perdre du temps, il peut y avoir aussi la peur de manquer quelque chose. De passer à côté de quelque chose. Comme si l’on voulait vivre plusieurs vies en une seule, or ce n’est tout simplement pas possible. Cette peur est renforcée par les réseaux sociaux qui nous montrent en instantanée ce que font tout un tas de personnes. Ce n’est évidemment pas possible de faire ou vivre tout cela. J’écoutais récemment un podcast de Clotilde Dussoulier sur cette peur de passer à côté de ou FOMO (Fear Of Missing Out), je vous invite à aller l’écouter si c’est quelque chose qui vous parle. L’antidote serait de cultiver progressivement la joie de passer à côté de quelque chose ou JOMO (Joy Of Missing Out). Il s’agit alors de profiter de son temps sans se sentir coupable de ne pas « faire » ceci ou cela et au contraire d’arriver à se dire qu’on ne voudrait pas rater non plus ce qu’on est train de vivre ici et maintenant.
Comment le yoga est un outil précieux pour nous aider à ralentir et se reposer vraiment ?
Le yoga et en particulier les méthodes de types « yin », comme le yin yoga, le yoga restauratif, le yoga nidra, le pranayama (respirations) et la méditation, nous invite à ralentir notre rythme, à passer du temps dans l’immobilité et avec nous-même. Corps/esprit au même endroit en même temps.
Les exercices de respiration sont l’outil le plus rapide et toujours à notre portée pour trouver un petit moment de temps suspendu, un peu d’espace dans notre journée. En quelques minutes à peine, on ralentit, on profite de l’instant présent. C’est le premier pas vers des moments de « rien ». Revenir simplement au souffle plusieurs fois par jour.
La méditation demandera un peu plus de d’effort de discipline et idéalement un endroit calme pour s’assoir.
Je suis personnellement adepte du yoga restauratif et du yoga nidra.
Le yoga restauratif est une pratique qui place le corps dans une posture soutenue par des couverture, coussins, briques, chaises, pour une longue durée pendant laquelle on va éviter tout ce qui stimule le système nerveux (bruits, odeurs, froid, lumière,…). Au bout de quelques minutes la magie opère : le corps de relâche en profondeur et l’esprit atteint un état méditatif sans effort.
Le yoga nidra est quant à lui une forme de conscience modifiée, un état méditatif, dans lequel on est transporté en suivant simplement la voix de l’instructeur, tout en étant installé confortablement en position allongée.
Dans ces deux pratiques, il n’y a rien à faire, rien à produire, aucun but à atteindre. Il suffit simplement de s’accorder ce moment dans la journée.
Si tu souhaites découvrir ou pratiquer le yoga restauratif ou le yoga nidra, les soirées sérénité reprendront à la rentrée. N’hésites pas à consulter les dates ici. Ces cours sont accessibles en visio. J’envisage aussi de créer des après-midi sérénité avec des séances en journée. Merci de me contacter si c’est quelque chose qui peut t’intéresser.
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