L’alimentation peut-elle impacter nos émotions ? Vous allez peut-être trouver cette question étrange. En effet on parle beaucoup de l’alimentation émotionnelle, c’est-à-dire de l’impact de nos émotions sur ce que l’on choisit de manger (je suis sûre que vous voyez de quoi je parle, chocolat et friandise quand on est fatigué ou stressé). Mais on parle beaucoup moins de l’effet inverse, celui de l’impact de ce que l’on mange sur ce que l’on ressent, sur nos émotions. Et pourtant, notre alimentation et nos émotions sont intimement et…chimiquement liées !
Neurotransmetteurs et émotions
Les émotions ont pour fonction d’engendrer chez nous un comportement. Elles fonctionnent par un processus chimique, un influx nerveux, qui peut par exemple : faire augmenter notre transpiration, accélérer notre rythme cardiaque, nouer notre ventre, envoyer du sang dans les petits vaisseaux et nous fait rougir. C’est cet influx nerveux qui nous fait ressentir physiquement l’émotion.
Cet influx nerveux circule via nos neurones, qui font diffuser l’information dans tout le corps. Les neurones communiquent entre eux via des messagers chimiques appelés neurotransmetteurs.
Les neurotransmetteurs sont des molécules qui agissent comme messagers entre nos neurones. Ces messagers sont indispensables à notre fonctionnement physique mais aussi psychique. Ils régulent nos humeurs, nos envies, notre motivation.
Chaque neurotransmetteur a des propriétés et une action particulière. Voici les principaux neurotransmetteurs et leur action sur l’aspect émotionnel et comportemental (sachant qu’ils ont d’autres fonctions):
La dopamine et noradrénaline : élan et motivation
La dopamine est l’initiatrice de l’action, la noradrénaline l’accélérateur. Elles donnent l’envie et la motivation, l’élan de la curiosité et de l’exploration, l’entrain et le dynamisme, la recherche du plaisir et du bonheur, l’énergie d’entreprendre.
En cas de déficit, on observe un ralentissement physique et psychique, une perte de motivation, un manque d’envie, de l’indécision, de la langueur, un repli sur soi, du découragement, de la procrastination.
La sérotonine : sérénité
La sérotonine est garante de notre joie de vivre, de notre tranquillité, de notre capacité à prendre du plaisir.
En cas de déficit, on ressent du stress et de l’anxiété, de la frustration, de l’impatience, de l’agressivité, une irritabilité, de l’impulsivité, une humeur variable. En cas d’excès, on peut être dans une sorte d’euphorie et d’excès compulsifs.
Le GABA : détente
Le GABA favorise le calme, la relaxation, la tranquillité dans l’instant présent, la pondération.
En cas de déficit, on est dans l’anxiété chronique, les attaques de panique, les manies et une certaine psychorigidité.
L’acétylcholine : mémoire et concentration
L’acétylcholine est garante de notre concentration, de notre mémoire, de notre raisonnement logique, mais aussi notre créativité, notre intuition, notre ouverture d’esprit.
En cas de déficit, on observe une perte d’attention, de mémoire, de créativité et d’imagination.
Vous comprenez à présent qu’un dérèglement de ces neurotransmetteurs peut grandement impacter nos émotions.
Voyons à présent l’impact de l’alimentation sur la synthèse et le bon fonctionnement de ces neurotransmetteurs.
Influence de l’alimentation sur les neurotransmetteurs
L’alimentation permet d’apporter les acide aminés, vitamines, oligo-éléments précurseurs des neurotransmetteurs. Mais elle permet également d’améliorer leur entrée dans le système nerveux. Elle permet ensuite de favoriser leur synthèse.
Le précurseur de la dopamine est la tyrosine, un acide aminé que l’on retrouve dans la volaille, les œufs, les noix, le fromage, les bananes, les amandes, les légumineuses, l’avocat… La synthèse de la dopamine nécessite aussi un certain nombre de cofacteurs (vitamine B2, B3, B6, B9, B12, C et D, Fer, magnésium…). La dopamine devient alors le précurseur de la noradrénaline, qui sera elle-même le précurseur de l’adrénaline.
La sérotonine est synthétisée à partir du tryptophane, un acide aminé que l’on retrouve dans les poissons, la volaille, les œufs, le riz complet, les bananes, les dattes,…Ici encore, sa synthèse est dépendante d’un certain nombre de cofacteurs (vitamine B2, B3, B9, B12, Fer, magnésium…).
Le précurseur du GABA est la glutamine, un acide aminé présent dans les amandes, l’avoine complet, la banane, le blé complet, le brocoli, les noix, les lentilles, le son de riz, le flétan…La vitamine B6, le potassium, le magnésium et le calcium sont indispensables à sa synthèse.
L’acétylcholine est synthétisée à partir de la lécithine, un phospholipide présent dans le jaune d’œufs, le poisson, le foie, le germe de blé, certains oléagineux comme le soja et le colza…
La stratégie nutritionnelle a donc toute sa place pour nous aider à réguler nos émotions ! En plus des bons apports en acides aminés, lipides, vitamines et oligo-éléments, on choisira le bon rythme pour ces apports : riche en protéines en début de journée (matin et midi) et riche en glucides à index glycémique bas en fin de journée (après-midi et soir).
Influence du microbiote sur la synthèse des neurotransmetteurs
Enfin il est important de noter que les bactéries qui habitent nos intestins produisent des neurotransmetteurs. 90 % de la production et des récepteurs de la sérotonine se situent dans les muqueuses intestinales.
D’autre part, il a été démontré que les personnes dépressives ont un microbiote dépourvu ou très réduit de deux familles de bactéries. La science n’explique pas encore s’il s’agit d’une cause ou d’une conséquence de la dépression. Toutefois, cela laisse supposer qu’un microbiote intestinal riche en quantité et en diversité favorise un bon équilibre psychique.
Enfin, les bactéries de notre microbiote intestinal, participent à la dégradation et l’assimilation des nutriments, régulent l’absorption des acides gras et minéraux, produisent certaines vitamines et des composés neuroactifs, qui seront nécessaires à la synthèse des neurotransmetteurs.
Une alimentation diversifiée et équilibrée, permet de prendre soin de son microbiote et du même coup de ses émotions. On évitera l’alimentation industrielle ultra-transformée, trop de protéines, trop de graisses frites, trop de sucres, trop d’alcool et de café…On intègrera des aliments prébiotiques comme l’ail, l’oignon, les poireaux, les artichauts, les asperges, les panais,…et des aliments probiotiques comme les légumes lacto-fermentés, le kéfir et le kombucha, la levure de bière, les fromages frais, …
Bien entendu, l’alimentation n’est pas la seule stratégie à mettre en place pour une meilleur régulation de nos émotions, mais elle fait partie prenant d’une stratégie globale telle que propose la naturopathie.
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