Hypersensibilité et burn-out : vrai risque invisible

Oct 9, 2023

Aujourd’hui on va parler du risque de burn-out chez les hypersensibles. C’est un sujet hyper important, car si la fatigue est un sujet pour presque tous les hypersensibles, le burn-out qui en est la version la plus grave est vraiment ce qu’il faut éviter à tout prix, car il faut des mois et souvent des années pour retrouver son énergie. Les conséquences sont lourdes et c’est malheureusement une problématique que je rencontre bien trop souvent en consultation. Et quasiment toujours chez des personnes hypersensibles. Pourquoi?

On va le voir plus en détails, mais c’est dû à certaines caractéristiques de notre fonctionnement. Bonne nouvelle, ce n’est pas une fatalité, mais bien une mise en garde et l’object de cet épisode est à la fois de t’en faire prendre conscience, mais aussi de te donner des conseils pour éviter d’en arriver là.

Pour ma part je n’ai pas vécu un vrai burn out, mais j’ai eu une grosse alerte et je vais te raconter ça dans cet article. Mais tu peux également écouter l’épisode de podcast si tu préfères :

Le burn out c’est quoi exactement?

Le burn out est traditionnellement défini comme un «épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel»

Les symptômes sont à la fois physique et mentaux :

    • On observe souvent au départ des troubles du sommeil, une fatigue chronique, des difficultés de concentration, des difficultés à prendre des décisions, des erreurs mineures mais répétées.
    • On observe également un repli sur soi, une tendance à l’agressivité, de l’irritabilité, des comportements addictifs, une baisse de motivation, un moral en berne, des tensions nerveuses et physiques.
    • Mais ça peut aller beaucoup plus loin avec une impossibilité de se lever le matin, des vertiges, des oppressions thoraciques, de l’anxiété, des crises d’angoisse, un désengagement professionnel, des réactions émotionnelles hors de contrôle, de la tristesse, voir même de la dépression.

Mais physiologiquement qu’est-ce qu’il se passe ? Le burn-out peut être considéré comme une conséquence du stress chronique. Je rappelle que le stress est une réaction d’adaptation normale et souhaitable de l’organisme. Elle enclenche la sécrétion d’hormones (cortisol, adrénaline), qui nous permet de faire face à la situation stressante en augmentant la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la température corporelle et en mobilisant l’énergie du glucose pour réagir au stimulus stressant (en courant par ex, si un animal sauvage vous poursuis). Quand le stress est ponctuel, le corps à le temps se réguler, les hormones de revenir à un taux normal et il n’y a pas d’effet nocif pour notre corps. Le problème n’est donc pas le stress en soi, mais bien le stress chronique. Quand la situation stressante est répétée et continue, le corps ne peut plus assurer la régulation et est saturé de cortisol dont les effets délétères sur la santé sont nombreux.

Le burn out se déclenche suite à une exposition constante et prolongée au stress. En réalité cela se passe en 4 étapes et plus on intervient précocément, moins on a de chance d’en arriver au pire :

1. La phase d’alarme : Lorsqu’une menace physique ou psychique est perçue par notre cerveau, le corps se met en phase d’alerte afin de pouvoir faire face ou de s’adapter à cette situation. L’axe hyphotalamus/hypophysaire/corticosurrénalien est engagé abouttisant à la sécrétion de cortisol et d’adrénaline. Le magnésium est consommé en quantité.

2. La phase de résistance : lorsque cette menace se répète, que des évènements stressants s’accumulent et que nous n’arrivons pas à réagir ou à lâcher-prise. La tension ne peut pas redescendre. Durant cette période, le métabolisme s’adapte aux sensations de stress, le corps devient plus résistant, ils “s’habitue”/s’adapte” au stress en quelque sorte. Dans cette phase le taux de cortisol augmente encore, on observe une diminution rapide de la synthèse de dopamine (l’hormone de l’élan et de la motivation, et une augmentation de la sérotonine (qui augmente les capacités de gestion du stress)

3. La phase de rupture (ou burn-in) : le cortisol continue d’augmenter et une autre hormone est sécrétée en plus grande quantité, la DHEA, l’hormone de jouvence qui compense et s’oppose aux effets néfastes des élévations chroniques ou répétées du cortisol. La sérotonine chute, diminuant les capacités de gestion du stress. La mélatonine baisse également créant des troubles du sommeil.

4. La phase d’épuisement : le cortisol chute, la DHEA chute, la mélatonine chute. La sérotonine et le la dopamine sont au plus bas. Le corps ne peut plus s’adapter. On fait face à un épuisement de la réponse des corticosurrénales. C’est l’épuisement psychique et physique le plus total

 

Le burn out est plus généralement associée aux métiers à forte sollicitation mentale, émotionnelle et affectives, aux postes à responsabilités ou encore lorsque les objectifs sont difficiles voire irréalisables. Les personnes à risques sont notamment celles qui s’investissent beaucoup dans leur travail. On peut croire à tort que ce sont des personnes fragiles, alors qu’au contraire ce sont des personnes qui continue de se suradapter là ou d’autres auraient simplement posé des limites ou changé de job.

Si tu suis mes contenus, tu le sais, j’ai à coeur de te montrer que l’hypersensibilité peut être un vrai atout et même je crois profondément que c’est vrai chance de vivre sa vie à travers ce prisme, mais je sais aussi à quel point notre grande adaptabilité est aussi une source de vulnérabilité face au burn-out.

 

 

Pourquoi les personnes hypersensibles sont-elles plus à risque de faire un burn out?

D’abord tout simplement, comme nous l’avons vu dans l’article  « Quels sont les troubles physiques liées à l’hypersensibilité ? », le fait d’être hypersensible nous met déjà à risque d’être en stress chronique du fait de l’activation permanente de notre système nerveux orthosympathique causé par notre hypersensorialité, ou hyperémotivité ou hyperpensée. On part déjà avec un niveau de stress plus élevé et encore plus si on n’en a pas conscience.

Mais d’autres caractéristiques de l’hypersensibilité peut nous prédisposer à faire un jour ou l’autre un burn out :

    • La curiosité le besoin d’apprendre constant nous poussent à dire plus souvent oui que non et à multiplier les projets, les formations, les responsabilités…créant plus facilement une surcharge de travail
    • Les idées qui fusent et la créativité peuvent nous empêcher de nous arrêter, laissant le mental continuer de réfléchir et de chauffer, parfois nous empêchant de déconnecter le soir au moment de dormir.
    • La recherche de sens dans tout ce que l’on fait, et particulièrement dans notre travail dans lequel on passe le plus clair de notre temps et/ou un sentiment d’inadéquation des valeurs de l’employeur avec les nôtres, en tout cas ce que l’on en perçoit, est pour nous très difficile avec vivre.
    • Le fait de faire passer les besoins des autres avant les notres. C’est lié à l’empathie. On a tendance à savoir ce que les autres attendent de nous, à être très impliqué vis-à-vis des autres, et à s’oublier, à ne pas arriver à fixer nos limites. On peut aussi tout simplement être affecté dès le matin après avoir fait le tour des collègues parce qu’on s’est imprégné de toutes leurs émotions. Donc si on travaille dans une ambiance générale très chargée en émotions négatives c’est d’autant plus compliqué.
    • Notre « perfectionnisme », ce besoin de toujours faire mieux et plus nous amènent à vivre sous pression, avec des objectifs souvent élevés et inatteignables, ce qui crée une source de stress considérable.
    • Tout simplement notre habitude à nous suradapter en permanence est un piège, car nous ne percevons pas les signaux d’alerte de notre corps.

Prevention et gestion du burn-out

Donc tu l’aurascompris, en matière de burn out, il vaut mieux prévenir que guérir. Car une fois que les glandes surrénales sont épuisées, c’est très compliqué de remonter la pente. Alors comment éviter d’en arriver là?

Je pourrais te donner simplement des conseils en hygiène de vie, ou pour gérer ton stress. Mais je crois que cela ne suffirait pas à te faire éviter le burn out, même si cela pourra t’aider à ne pas aller jusqu’à l’épuisement final, ou à tenir plus longtemps. Je pense au contraire qu’il s’agit d’une réflexion plus large à mener et même d’une réflexion sociétale.

Pour appuyer mon propos, je vais te partager mon expérience. Je me suis retrouvée dans une situation de pré-burn out (biologiquement parlant) en tout début d’année, en n’ayant pas du tout conscience d’en être déjà à ce point là. Je m’explique : depuis le début de mon activité entrepreunariale, je travaillais également à mi-temps dans l’industrie cosmétique à mon ancien poste (certes un peu modifié depuis le mi-temps). C’était un poste qui m’avait énormément usé, coûté émotionnellement, dû à une mauvaise définition de poste dès le départ, un mauvais management qui a crée un gros problème d’entente avec l’équipe que je devais encadrer, et également des problématiques de cohérence, de valeurs et de sens. A cela j’ai rajouté mon lancement d’entreprise qui si elle me nourrit beaucoup est au tout de même été drainante émotionnellement (surtout le cas au démarrage en plein covid), avec le fait de concilier les deux activités, et au sein de l’entreprenariat deux activités également (yoga et naturopathie). Et en fin d’année dernière, je sentais que j’atteignais mes limites et j’ai fini par souhaiter quitter l’entreprise qui m’employait. De longue négociation ont commencées, et je vivais en parallèle un stress biologique lié à un traitement médical dont je te reparlerai dans un prochain épisode.

Résultat au détour d’analyses de mon taux de cortisol et DHEA, je découvre en février que je suis en pré-burnout. La thérapeute me dit littéralement, vous arrivez à vous lever le matin? La DHEA est trop élevée, et le cortisol est déjà effondré. le magnésium était très bas alors que je me supplémentais. Honnêtement, je n’aurai pas pu le dire si je ne l’avais pas sous les yeux. Je continuais comme si de rien n’était. Et pourtant, c’est vrai que j’étais plus fatiguée, mais pas non plus au point de ne pas me lever le matin. C’est vrai que j’avais des douleurs dans les muscles à la fin de mes cours de yoga, mais jamais je n’aurais pensé que c’était lié à ça. Mon mental est tellement fort, que je n’ai pas entendu les signes. Et puis je me relaxais tous les jours avec le yoga restauratif ou le nidra, donc ça me permettait de “tenir”. J’ai compris, pourquoi j’avais autant de clientes qui en étaient arrivées au crash.

Pourquoi je te raconte ça? Ce n’est pas pour t’effrayer, mais pour te montrer qu’il y a un vrai risque parfois presque invisible, surtout si tu n’es pas connectée à ton corps (parce que je pense passer quand même beaucoup de temps à analyser ce qui se passe en moi et pourtant je n’ai pas entendu les appels à leur juste valeur). Et aussi je veux insister sur le fait que le burn out n’est pas un problème d’insuffisance individuelle. Ou peut-être d’insuffisance d’écoute de soi, de savoir poser ses limites, …Par contre c’est clairement un problème sociétal, une pathologie de civilisation qui découle directement du capitalisme. Nous vivons dans une société ou est seulement valorisée la performance et la productivité, les résultats. L’intellect et privilégié au profit du corps et de son intelligence. On pense toujours au lieu de ressentir nos émotions. Et c’est plutôt en ayant une vraie réflexion sur la question de la productivité qu’on peut sortir de cette spirale du toujours plus, toujours mieux, toujours plus vite, toujours trop.

Alors je vais t’inviter à te poser 3 questions issus d’une formation de ma professeur de yoga restauratif Audrey Favreau :

  • Comment se manifeste la productivité dans ta vie personnelle et professionnelle (parce que oui, le burn out n’est pas toujours professionnel) ?
  • Au service de qui ou de quoi travailles-tu ?
  • Qu’est-ce que la productivité essaie d’obtenir de toi ?
  • Après quoi tu cours?

Soutien de la naturopathie et du yoga

Parlons maintenant du soutient que la naturopathie et le yoga peuvent t’apporter.

La naturopathie va pouvoir t’aider à adopter une hygiène de vie respectueuse de ton fonctionnement hypersensible pour te permettre de réduire déjà ton stress de base, celui inhérent à ta nature hypersensible. En t’aidant à bien dormir, à bouger suffisamment, à adopter une alimentation nourrissante et non stressante pour ton corps. Une supplémentation en magnésium assimilable sera d’une grande utilité pour aider la réaction normale de stress et limiter les conséquences d’un manque de magnésium qui est surconsommé en situation de stress chronique. Et puis il y a des plantes, notamment les plantes adaptogènes qui peuvent être très utiles et éviter d’aller à l’épuisement car elles vont soutenir ton corps dans son effort d’adaptation, le temps que tu arrives à travailler sur les causes de stress continue. Parce qu’évidemment ce n’est pas de la magie, si tu restes dans la situation qui te cause ce stress permanent, même avec la meilleure hygiène de vie cela ne suffira pas. L’idéal est de réagir dans la phase 2, la phase de résistance, car les glandes surrénales sont encore en mesure de retrouver un fonctionnement normal assez facilement.

C’est beaucoup plus long et difficile dans les phases 3 et 4, même si les plantes, le magnésium notamment vont pouvoir aider en plus d’un grand repos évidemment et l’exposition au soleil le matin au réveil. Pour te donner un exemple, mon cortisol est remonté, mais ma DHEA n’a pas encore retrouvé son taux normal en 6 mois.

Et le yoga?

Et bien le yoga, en particulier le yoga restauratif et le yoga nidra sont très adaptés pour plusieurs raisons. Ils permettent de changer notre rapport au temps et d’apprendre à s’arrêter (et donc changer notre rapport à la productivité), augmenter notre tonus vagal et notre capacité à écouter et ressentir ce qui se passe en nous, réduire le taux de cortisol, se relaxer et se reposer en profondeur.

Si tu as envie d’essayer, je te propose le Programme Pause, un programme 100% en ligne en autonomie de relaxation, repos profond et régénération avec le yoga restauratif et le yoga nidra

 

Conclusion 

  • En tant que personne très sensible, tu as tout intérêt à être très vigilant.e pour éviter le piège du burn out, ou si tu as déjà fait un burn out, pour éviter que ça t’arrive une nouvelle fois (car c’est malheureusement 1 personne sur 4 qui rechute).
  • Tu peux faire baisser ton niveau de stress inhérent à ta haute sensibilité en travaillant sur ton hygiène de vie et ton alimentation.
  • Développer ta capacité à ressentir et écouter les signaux d’alerte et modifier ton rapport au temps te permettront d’agir au bon moment et d’éviter d’aller jusqu’à l’épuisement et tu peux compter sur le yoga et la naturopathie pour te soutenir.
  • Modifier ton rapport à la productivité et à la performance est essentiel.

 

Si tu souhaites réguler ton bien-être et ta santé en profondeur, te débarrasser de tes troubles quotidiens liés à ta haute sensibilité, c’est exactement ce que je te propose dans le Programme Plénitude, mon programme 100% en ligne pour la santé des hypersensibles. N’hésite pas à nous rejoindre dès maintenant.

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BURN OUT ET HYPERSENSIBILITE
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Julie professeur de yoga et conseillère en naturopathie

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